Lorient a vécu ce jeudi 24 avril un moment marquant. Au pied du ponton de la découverte, sous les regards curieux et admiratifs, un nouveau navire a été baptisé : Tara Polar Station. Ce navire n’a rien d’ordinaire. Conçu pour dériver au cœur des glaces arctiques, il s’apprête à embarquer une nouvelle génération d’expéditions scientifiques sur le climat, la biodiversité, et la survie des écosystèmes marins les plus fragiles de la planète.
Pour accompagner son départ symbolique, deux figures engagées ont accepté de jouer le rôle de parrains : Thomas Pesquet, astronaute européen et défenseur infatigable de l’environnement, et Agnès Troublé, plus connue sous le nom d’agnès b., styliste militante et fidèle soutien de la Fondation Tara Océan depuis ses débuts. Ensemble, ils ont incarné une passerelle entre art, science, exploration et conscience écologique.
Le choix de Thomas Pesquet, qui a observé la Terre depuis l’espace, et d’agnès b., qui œuvre pour la culture et la planète depuis des décennies, en dit long sur l’ampleur de la mission. Tara Polar Station est pensée comme une « station spatiale polaire », conçue pour résister à des températures extrêmes pouvant atteindre -52°C, et pour rester prisonnière volontairement des glaces pendant des mois, voire plus d’un an. Elle deviendra ainsi une base scientifique dérivante, véritable laboratoire mobile au service de la planète.
Depuis le port de Lorient, port d’attache historique de la Fondation Tara Océan, ce nouveau navire s’apprête à rejoindre sa grande sœur, la goélette Tara. Ensemble, elles forment une flotte dédiée à la connaissance et à la protection des océans, à l’heure où ceux-ci subissent de plein fouet les effets du changement climatique.
La première mission officielle de Tara Polar Station, baptisée Tara Polaris I, est prévue pour 2026. Elle durera 18 mois, dont 14 de dérive dans l’océan Arctique. Mais avant ce grand départ, une série de tests grandeur nature débutera dès cet été dans le détroit de Fram. À bord, une vingtaine de personnes alterneront selon les saisons : chercheurs, marins, artistes en résidence, journalistes… tous mobilisés pour documenter et faire connaître ce qui se joue dans les hautes latitudes.
Ce baptême à Lorient, en présence des élus locaux, des représentants de l’État et des acteurs scientifiques, n’est pas seulement une étape logistique. C’est un signal fort. En mettant le cap sur l’Arctique, Tara Polar Station emporte avec elle un message d’espoir et de responsabilité. Et grâce à l’implication de personnalités comme Thomas Pesquet et agnès b., ce message résonne bien au-delà des quais bretons.
