Vannes : Michelin ferme son usine plus tôt que prévu

Le groupe Michelin a confirmé la fermeture anticipée de son usine de Vannes (Morbihan). Initialement prévue pour novembre 2025, l’arrêt définitif des activités interviendra finalement dès septembre prochain, soit deux mois plus tôt que prévu. Cette annonce a provoqué une vive réaction des syndicats, inquiets pour l’avenir des 299 salariés concernés.

Une fermeture avancée, mais un accompagnement maintenu

Dans un communiqué, Michelin justifie cette décision par un ajustement du calendrier, tout en assurant que l’accompagnement des employés ne sera pas modifié. « Les salariés continueront de bénéficier d’un suivi individuel pouvant aller jusqu’à 24 mois, afin de favoriser leur reclassement », a précisé la direction du groupe, basé historiquement à Clermont-Ferrand. Cette annonce intervient dans un contexte difficile pour le géant du pneumatique, qui poursuit un plan de restructuration à l’échelle nationale. L’usine de Cholet, qui emploie 955 salariés, reste quant à elle programmée pour fermer début 2026.

Une décision qui suscite la colère des syndicats

Les syndicats dénoncent une décision brutale, prise sans concertation. La CGT évoque une véritable « bombe » en termes de risques psychosociaux, soulignant la détresse des salariés face à cette fermeture anticipée. Ils reprochent à la direction son manque de dialogue et son absence de prise en compte des conséquences humaines et sociales. Les dernières négociations entre les syndicats et la direction doivent se tenir les 4 et 5 mars. L’objectif est d’obtenir des garanties supplémentaires sur le reclassement des salariés et les mesures d’accompagnement.

Un suivi attentif des autorités locales

Le préfet du Morbihan, Pascal Bolot, a rappelé que l’État reste vigilant face à cette situation. « Nous serons attentifs à la qualité du dialogue social et à l’efficacité des solutions proposées pour permettre une reconversion réussie des salariés », a-t-il affirmé lors d’un comité stratégique en février.

Une étude d’impact a été réalisée pour mesurer les conséquences sociales et économiques de la fermeture. Les autorités locales souhaitent que le site ne soit pas laissé à l’abandon et qu’il conserve une vocation industrielle.

Michelin dans un contexte économique difficile

En 2024, Michelin a enregistré un recul de 4,1 % de son chiffre d’affaires, atteignant 27,2 milliards d’euros. Son résultat net a également chuté de 4,7 %, s’établissant à 1,9 milliard d’euros. Ces chiffres expliquent en partie la volonté du groupe de réduire ses coûts et d’optimiser son activité. Cette réorganisation industrielle, qui touche plusieurs sites en France, vise à maintenir la compétitivité du groupe face à une concurrence accrue et à des évolutions technologiques rapides dans le secteur du pneumatique.

Quel avenir pour les salariés et le site de Vannes ?

Si Michelin assure que chaque salarié sera accompagné jusqu’à la signature d’un CDI avec période d’essai validée, l’incertitude demeure. Certains redoutent une reconversion difficile, notamment pour les employés les plus âgés ou les moins qualifiés. Par ailleurs, l’avenir du site industriel de Vannes reste en suspens. Plusieurs élus locaux demandent que des solutions soient trouvées pour attirer de nouveaux investisseurs et éviter la désertification industrielle de la région.